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Art Pictural au bon temps de Jacqouille

 

On m'a demandé de vous faire un discours,

Mais il m'arrive quelquefois d'être vraiment à court

De mots, de sujets, ou bien d'imagination

Pour parler des élèves et de leurs créations.

Je ne veux surtout pas que ça fasse " répété",

Il faut pour cela élargir ses idées.

Alors, dans un délire, mais sans médicament,

Sans alcool je précise, et sans aucun traitement,

J'ai imaginé grâce à Christian Clavier

Et à ses visiteurs, ce que ça aurait donné

Si nous avions créé nos cours de peinture

Au bon temps de Jacqouille,.... en route pour l'aventure.

 

 

Ans de Grâce 2008 à 2016

 

Dans une grande auberge appelée " l'Elysée"

Gouvernent en mains de maître, dans un état chahuté,

De grands seigneurs nommés Hollande, ou Sarcozy

Et dirigent comme ils peuvent, La France, ce beau pays.

Des baladins chantonnent de belles ritournelles

Ils se nomment Goldman, Stromaé, ou Bruel.

Dans un joli village au nom de Cormontreuil,

Le bailly, Monsieur Marx, nous prête sans orgueil,

Une grange accueillante où l'on gare sa charrette

Pour sortir aisément nos pinceaux, nos palettes.

Le lieu est reposant parmi toutes ces fleurettes,

Et l'on espère qu'ici ce sera souvent la fête.

Nous sommes quelques fillottes, polies, de bonne lignée,

Nous aimerions créer, nous occuper, colorier.

On souhaite s'exprimer en laissant une trace

Sur des papiers tannés, ou bien, taguer avec audace.

Nous pensons être artistes, et recherchons un maître

Qui pourrait enseigner d'une façon honnête,

Et nous aider à peindre des tableaux délicats

Avec un geste sûr, et sans l'aide d'un compas.

Ici dans notre groupe, il n'y a point d'laideron;

On draine tous les villages, de Murigny à Châtillons.

Nous sommes très dégourdies, et pas vraiment manchotes.

Nous pouvons travailler, si on nous asticote.

Ici, point de fillotte poisseuse, point de folle, ni de gueuse,

Que des filles charmantes, oui, douces et lumineuses.

Une dame de cour encadre ces damoiselles,

Car il faut de la rigueur à ces petites cervelles.

Elle s'appelle Dame Anfosso, et sait bien diriger

Ce groupe de femelles, parfois très obstinées.

Dame Françoise Anfosso, arrive un beau matin

Crie : " j'ai grande nouvelle" dit-elle pleine d'entrain.

J'ai vu un enchanteur, ce tantôt, il m'a dit

Qu'un artiste cherchait à s'installer ici.

"Pouah, nous n'voulons pas d'un gueux, un vilain vide baquet",

"Mais point de tout cela, c'est un peintre charmant

Et de belle renommée.

Il ne fait pas d'manière, et il est plutôt doué,

Pour manier les pinceaux, les couteaux, les papiers

Il étale ses couleurs, pour faire de belles toiles,

Et qu'ajouter de plus : que ses toiles sont au poil !"

"Et puis il est patient, il ne compte pas ses heures,

On doit le mettre dehors pour qu'il cesse son labeur!"

Gente et douce Françoise le présente sur le champ,

Et on sent son sérieux, car il peint tout le temps.

"Son nom est Lafabrègue, il se prénomme Alain,

Ce n'est point un laidron, et il est plutôt sain.

Artiste, c'est certain . Nommons-le Châstelain.

Il va mater cette troupe pour apprendre le dessin".

L'artiste est présenté à toutes les fillottes.

C'est bon, il est discret... entre nous on chuchote.

Ce n'est pas un manant, non plus un Sarrazin.

On l'adopte très vite, on sent qu'il est du coin.

On comprend son langage, qu'est pas du charabia,

Même cette phrase bizarre " Ben, qu'est-ce que t'as fait là ?" !!!

Eh oui, c'est une formule qu'il sait bien prononcer,

Mais vous savez Grand Maître, nous parlons ardennais !!!

( voir discours du 4 Juin )

Messire Marx et Dame Françoise sont ravis.

Un accord est conclu pour lundi et jeudi.

"Alors donnons un nom à ce très beau local,

C'est ça, appelons-le , eh oui : ART PICTURAL ".

(et le lundi suivant : Alain.....)

Le voilà qui arrive , et faute de destrier,

Il a choisi "Woinic", un superbe sanglier.

Avec l'allure altière qu'ont tous les Ardennais

Très bien de sa personne, beaux atours, bien peigné.

Je me présente à lui, je n'suis pas folle dingo,

Même si je viens en cours avec ma p'tite Peugeot.

J'apporte mon matériel, eh oui, mon p'tit fillot.

Et je dis : tu m'reconnaissois ? Eh oui, j'm'appelle Maryse,

Je n'suis point une vilaine, je voudrais faire une frise...

Car dans ce lieu enchanté, tout est calme au dehors,

En voyant cette grange, on pense que tout l'monde dort.

MAIS GROSSE TROMPERIE !!!

Mais ça bouge en tous sens, c'est une diablerie,

On est loin de la p'tite maison dans la prairie.

Et on dessine, on peint, on fait de beaux ouvrages,

Avec pinceaux, couteaux, et on fait des collages.

Y'a des Evelyne qui sortent au moins vingt pinceaux,

Des Monique qui sortent leurs couteaux,

Des Catherine qui sortent tous leurs cartons,

Des Gisèle qui sortent tous leurs crayons...

Aux armes citoyens.... sortez vos bataillons !

Oh... pardon... j'me suis trompée de saison !!!

Ici, pas de carabistouilles, nous devons nous activer,

Car il faut que nos barbouilles soient les plus admirées.

Mais qui est à la tête de cette diablerie ?

Où est le Charles Ingalls dans cette petite prairie ?

C'est Messire Lafabrègue, vous l'reconnaissois ?

Réputé dans les Ardennes et parmi les Champenois.

On s'active beaucoup dans cette grande grange,

Où après le labeur on nettoie et on range.

Pour pas qu'ça pouir ici, que ça sente la peinture,

On lave les chevalets, les chaises, parfois les murs.

Et avant de partir, quand la salle est toute nette,

On souffle les bougies dans toute la maisonnette.

"Mais... silence la vilaine !!! Il est temps de passer

Au meilleur de l'année, nous n'l'avons pas volé !

Ecoutez les clochettes des verres tintinnabuler...

( j'suis pas mécontente de l'avoir placé ce mot-là !)

Il est grand temps pour nous, je crois de festoyer"!

Alors : on ripaille à plein ventre au boudin blanc d'Rethel,

On va boire une cuvée qu'est point de l'eau d'javel,

Point de bave de crapauds, mais quelques bons gâteaux,

Pour fêter cette année, pleine de beaux tableaux.

De mille lieues d'ici on vient pour dessiner,

Dans toute la Champagne nous sommes réputées.

On ripaille à plein ventre, on souhaite bonne nuitée.

Sur ma couche mollassonne je rêve à la rentrée.

J'ai hâte d'être en Septembre pour pouvoir continuer

Avec notre Grand Maître, nos oeuvres commencées.

Nous sommes plutôt fières de notre réussissement.

Morte-couille.... quel bonheur de vivre ce moment !!!

 

Maryse LABBE - 30 Juin 2016

Discours-poème de fin d'année

écrit par Maryse LABBE et lu à la

Soirée des adhérents le 30 juin 2016.

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